Monique Jutras :  une véritable « Bolducologue ».  Depuis quelques années, on assiste à un véritable regain de popularité de l’œuvre de La Bolduc, reprise par de plus en plus d’interprètes, comme Angèle Arseneault, le groupe Suroît, et la formation Les Maringouins.  « La Bolduc est enfin reconnue », se réjouit Monique Jutras, en rappelant que la populaire chanteuse-turluteuse des années 1930 était boudée par les médias de l’époque.   « L’élite intellectuelle identifiait son langage populaire à de la vulgarité », déplore Monique Jutras, ethnologue de formation, qui considère que les chansons de La Bolduc révèlent « de beaux morceaux d’histoire qui nous en apprennent beaucoup sur les mœurs de l’époque.  Il faut prendre le temps de s’arrêter à ses paroles… », insiste Monique Jutras, en nous référant notamment à la chanson Sans travail, qui traite de tous ces cas d’enfants décédés faute de soins adéquats.  Mme Édouard Bolduc, qui avait donné vie à treize enfants, en a perdu neuf en bas âge !

Monique Jutras a décidé d’entraîner le public Sur les traces de La  Bolduc, au cours d’un tour de chant théâtralisé qu’elle proposera, du 28 au 31 mars, dans l’intimité du Café-spectacles du Palais Montcalm.   Pour ce spectacle, Monique Jutras, qui perpétue le folklore depuis deux bonnes décennies, interprétera une vingtaine de chansons de La Bolduc.  Elle dispensera même un cours de turlute !  Vêtue en costume d’époque, la chanteuse et multi-instrumentiste (guitare, harmonica, guimbarde, accordéon) sera accompagnée par deux complices, la pianiste et comédienne Catherine Lévesque et le comédien Jean Gascon-Belzile.  Écrit et mis en scène par Lorraine Beaudry, le spectacle privilégie une importante démarche théâtrale à travers un méticuleux souci d’authenticité.  Par exemple, les os qu’utilisera Monique Jutras comme percussions, comme le  faisait l’époux de La Bolduc,  proviennent de côtes de bœuf qu’elle a elle-même fait bouillir !

« Ce qui est important, c’est que les spectateurs repartent avec de la matière à réflexion puisée dans les chansons de La Bolduc.