Luc Lavallée
LUC LAVALLÉE (1943-2020) a quitté ce monde discrètement en mars 2020, sans faire trop de bruit à l’image du musicien qu’il était: un accompagnateur talentueux préférant se tenir à l’arrière-scène, ce qui ne l’empêchait pas d’être à l’écoute, généreux, bienveillant, drôle et rassurant pour tous ceux et celles qu’il accompagnait. Amateurs ou professionnels, débutants ou virtuoses, les nombreux musiciens qui ont eu la chance de travailler avec lui sont unanimes : il était là d’abord et avant tout pour les soutenir, leur donner confiance et les faire bien paraître.
Ayant grandi au sein d’une famille de musiciens dans la région de Drummondville, Luc Lavallée a commencé à faire de la musique professionnellement dès le milieu des années 1950 au sein de diverses formations musicales pour y interpréter les répertoires de danses qui se jouaient dans les clubs de cette époque : rock’n roll, populaire, sud-américain et bien sûr « folklore canadien », comme on disait autrefois.
Au cours de ses nombreuses années de vie musicale, Luc a accompagné une panoplie de musiciens parmi les plus réputés au Québec, dont Jean Carignan, Philippe Bruneau, Yvon Cuillerier, Gaston Nolet pour n’en nommer que quelques-uns. Aussi habile à la guitare, au piano qu’à la contrebasse, son oreille musicale, sa science de l’harmonie et son sens du rythme ont fait de lui un musicien très apprécié du milieu traditionnel québécois. Ses accompagnements à la fois modernes et respectueux de la tradition insufflaient un dynamisme à la musique folklorique québécoise, déjà réputée pour être des plus énergiques. Sur la scène ou en studio, les projets auxquels il a participé sont nombreux et variés. Il a aussi accompagné Jean-Pierre Joyal lors de tournées internationales avec différentes troupes de danse (1990-2004) et bien entendu Monique Jutras en spectacles et sur disques au sein du trio qu’ils ont formé avec Jean-Pierre Joyal (2001-2018). Ce furent des années de travail intense au sein de ce trio, mais dont on a surtout retenu les heures de plaisir autant en répétitions que sur scène!
Avec générosité, il a transmis maintes fois son expertise musicale lors d’ateliers, festivals ou en privé, devenant pour plusieurs un mentor notamment pour Germain Leduc (violoneux et pianiste), Martine Billette (gigueuse et pianiste), Réjean Brunet (pianiste, accordéoniste et contrebassiste) et bien entendu Monique Jutras qu’il a appuyée dans le développement de son jeu de guitare. On l’appelait régulièrement pour avoir ses suggestions d’harmonisations ou pour avoir des conseils techniques puisqu’il avait également fait office de sonorisateur pendant de nombreuses années. Il était aussi celui qu’on appelait pour accompagner « à pied levé » des musiciens de tous calibres lors d’événements variés, sachant qu’avec son sens musical remarquable, tous seraient solidement soutenus rythmiquement et harmoniquement.
Nombreux sont les musiciens du milieu traditionnel à le manquer depuis son décès. Son désir le plus cher était justement que les musiciens, après son départ, soient heureux, en paix, en bonne santé et que la musique, sa grande passion, continue de rayonner. Il peut reposer en paix car tous ses amis musiciens continuent de faire vivre cette musique qu’il a tant aimée. Sa noble mission d’accompagnateur, loin d’être oubliée, se poursuit à travers le souvenir de ce parfait « gentleman » apprécié non seulement pour ses talents de musicien mais pour son humanisme, sa gentillesse et son dévouement au service de la musique traditionnelle. Oui, ses conseils, sa générosité, son sens de l’humour et sa bonne humeur se perpétuent avec ce merveilleux souvenir qu’il laisse au sein de la grande famille des musiciens traditionnels québécois. Au nom de tous : MERCI d’avoir été présent dans nos vies cher LUC LAVALLÉE !
Lancement de l’album Le chant de la marinière