Chroniques de l’album La Turlute des Little-Delisle
Radio-Canada, L’embarquement
Mira Cree, 25 septembre 1998
« La turlute des Little-Delisle est une véritable pièce d’anthologie. À l’entendre, j’en suis complètement soufflée ! »
Chronique Web La P’tite Vingnenne
Danièle Tremblay, janvier 1998
Chanteuse, auteure et folkloriste Monique Jutras est une des belles surprises surgies depuis trois ans dans le monde des musiques traditionnelles remises à jour. Sa voix haut perchée mais pleine et agréable, son sens du théâtre et son intelligence du répertoire, sans oublier quelques audaces stylistiques, me semblent à la croisée des chemins entre le classicisme de la regrettée Hélène Baillargeon et le travail plus expérimental d’un Michel Faubert. La réalisation de Monique Jutras s’inscrit dans une exploration féminine et même féministe du large corpus folklorique québécois. C’est aussi un travail d’équipe conceptuel où elle s’entoure des « sœurs Delisle », formation changeante sur disque comme en spectacle. De grandes musiciennes y passent comme Stéphanie Lépine et Liette Remon au violon, comme la flûtiste-percussionniste Élise Guay, comme les choristes Lisan Hubert, Yolande Guérard et Lise Lebeau qui s’avère une excellente podorythmiste (tapeuse de pieds) et joueuse de cuillères. Entre les arrangements du compositeur classique Jean-Claude Bélanger, subtils sans être maniérés, et la turbulente révision d’une riche répertoire de « swing de cuisine », du Petit Bœuf au Remède au talon, se tiennent les artisan-e-s des Archives de folklore de l’Université Laval qui ont rendu tout ce projet possible. Monique Jutras n’a pas voulu oublier La Bolduc, notre première auteure-compositeure folkloriste moderne, avec de délicieuses interprétations de La Morue et de Mon vieux est jaloux. Quand à mes préférences sur l’album, je vote pour la pièce-titre La turlute des Little-Delisle d’une verve carrément diabolique et pour le Berdi-berdagne des sœurs Delisle ou les musiciennes s’en donnent à cœur-joie dans un pot-pourri d’airs traditionnels signé Jean-Claude Bélanger.
Radio-Canada, Les refrains d’abord
Monique Giroux, 26 décembre 1997
« … attendez d’entendre ceci (La turlute des Little-Delisle)… c’est génial ce truc-là !… c’est magnifique ! En l’entendant, c’est comme si on me chatouillait partout, partout ! »
Journal Le Soleil
Michèle Laferrière, 8 octobre 1997
La passion de Monique Jutras pour le folklore québécois dure depuis 20 ans. C’est vous dire comme elle en a rêvé de son premier album, qu’elle a voulu « tout imprégné de la douceur des femmes ». Pour répondre au « swing de chantier » des hommes, Monique Jutras lui a opposé un « swing de cuisine » typiquement féminin. Mesdames, ne vous offusquez pas de l’expression et n’y voyez aucune référence rétrograde à la situation de la femme. Ce n’est qu’un clin d’œil exprimant la solidarité établie entre toutes celles qui ont participé à son album, La turlute des Little-Delisle, et à son spectacle.
Oui, Monique Jutras ne s’est entourée que de musiciennes ! Oui, elle a privilégié des chansons dont le narrateur est une femme ou qui étaient jadis interprétées par des femmes, lors des longues soirées passées dans les cuisines. « Je me suis donné comme mandat de promouvoir la présence féminine sur la scène de la musique traditionnelle québécoise », renchérit l’artiste et ethnologue.
Monique Jutras a vidé toutes ses tirelires pour réaliser et produire son album, qui comprend des classiques, des compositions de La Bolduc, des complaintes à caractère médiéval et quelques textes originaux, dont La turlute des Little-Delisle. Un vrai morceau de bravoure que cette pièce truffée de « T », de « D », de « L », de « an », de « oum » et des « little » propres à la turlute.
Au fil de ses recherches, Monique Jutras a découvert que ce sont les violoneux du bon vieux temps qui ont inventé la turlute en imitant de leur voix le coup d’archet. « C’est essoufflant et ça exprime toute la virtuosité de la chanson », soutient celle qui a appris cette technique en écoutant La Bolduc. En spectacle, elle fait un hit à tout coup avec ces phrases qu’elle défile avec grand plaisir : « Dalida Little a un dada : aim’ le délire au lit / Eddie a mal au dos, Dalida veut l’délire au lit / Tout doux, dit Eddie, mon dos dolent est atteint…/ » Monique est fort aise quand elle constate que les spectateurs apprécient son talent et comprennent les paroles.
Mais l’experte ès folklore soutient que les complaintes sont « plus dures à rendre du point de vue de l’émotion ». Pas facile de soutenir l’intérêt des spectateurs avec ces chansons longues, aux mélodies élaborées, débordant de fioritures et de textes à n’en plus finir. De vraies tragédies grecques ! Mais ces petites épopées traditionnelles révèlent également « une autre dimension du folklore » moins connue, jamais chantée dans les joyeuses veillées d’antan. « Mon prochain album ne comportera que des complaintes, » mentionne-t-elle. « Je tiens à défendre la poésie et le texte. »
Monique Jutras inaugurera le Festival international des arts traditionnels, ce soir, à 20h30, au Café-spectacles du Plais Montcalm. Elle s’accompagnera elle-même à la guitare et sera secondée par Jeanne Marmet au violon et Geneviève Marier aux flûtes et aux flageolets. Elle offrira les pièces de son album La turlute des Little-Delisle ainsi que quatre ou cinq complaintes inédites qu’elle portera, seule à la guitare, pour en mesurer l’impact auprès du public.
Radio-Canada Rouyn-Noranda
André Lefebvre, 18 juin 1997
« Une approche différente du folklore québécois… Une qualité sonore exceptionnelle au niveau de l’enregistrement, des arrangements musicaux et de la pureté vocale de l’interprète… C’est du folklore haut de gamme! »
Radio-Canada, Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux?
Jacques Boulanger, 14 juin 1997
« Ce premier disque a été travaillé, il est bien fait, c’est féminin. Ne turlute pas qui veut et la chanson La turlute des Little-Delisle est plus qu’un exercice de virtuosité : c’est un véritable tour de force!… »